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Les Familiers, Qu'est-ce qu'un familier ?

Derrière le terme de "familier" se cache en réalité une vaste notion. De manière générale, le familier, parfois aussi nommé génie familier, démon familier ou encore esprit gardien, est une entité, un animal ou un esprit qui accompagne le pratiquant, le guide ou le conseille tout au long de sa vie. Il peut donc prendre la forme d'un être de chair (animal) ou immatériel (démon, esprit). L'adjectif latin familiaris dérivé du substantif familia ("famille") se rapportait à "ce qui fait partie de la maison". Il aboutit à l'adjectif de l'ancien français famelier, attesté dès la seconde moitié du XIIe siècle, au sens de "ce qui fait partie de la famille". Avant 1250, l'adjectif est refait en "familier" d'après le substantif famille. (1) La publication scientifique de thèmes folkloriques a contribué à plusieurs articles sur les croyances traditionnelles en Angleterre et au début de l'Europe moderne. Dans les premières décennies des années 1900, les familiers étaient mentionnés superficiellement sous le nom de niggets, qui étaient décrits comme des "bestioles ou des choses que les sorcières gardent tout le temps avec elles". (2)

Margaret Murray (3) a effectué un grand nombre de travaux controversés sur le sujet à partir d'un un champ constitué, au mieux, de potins et d'ouï-dire dans une branche d'étude légitime de l'Europe du début des temps modernes. Elle se penche sur les variations du familier trouvées dans les pratiques de sorcellerie. Bon nombre des sources qu'elle emploie sont des documents de première instance et les textes démonologique de l'Angleterre au début de l'ère moderne. En 1921, Murray a publié The Witch Cult in Western Europe (4), et ses informations concernant le familier viennent essentiellement de procès de sorcellerie en Essex dans les années 1500 et 1600. La plupart des données concernant les familiers en sorcellerie viennent d'Angleterre et des transcriptions des procès de sorcières écossaises, organisés pendant les XVIe et XVIIe siècles. Les cas des tribunaux anglais reflètent une forte relation entre les accusations de sorcellerie contre ceux qui pratiquaient les anciennes traditions autochtones, y compris l'animal familier/esprit. 

Dans les pratiques liées à la sorcellerie, il s'agit le plus souvent d'animaux de petite taille, auxquels sont attribués des pouvoirs surnaturels. Les familiers sont plus fréquemment mentionnés dans la mythologie et le folklore d'Europe occidentale, quelques études à ce sujet faisant valoir que les familiers ne sont présents que dans les traditions de la Grande-Bretagne et la France. Selon Margaret Murray, trois catégories de familiers sont censées exister : Les familiers de l'homme, partout en Europe occidentale, les animaux divinatoires, essentiellement en Grande-Bretagne, où ils font partie intégrante de la pratique de la sorcellerie, et en France et les animaux malfaisants, seulement en Grèce. A l'époque des persécutions, on pensait que chaque Sorcière avait son familier, et le fait d'avoir un animal domestique suffisait bien souvent à accuser une personne de sorcellerie. Les légendes de cette période attribuent aussi aux familiers l'habitude de boire du sang : ils étaient considérés comme presque aussi dangereux que la Sorcière elle-même, car ils ressemblaient à des animaux normaux et pouvaient espionner ou faire du mal pour le compte de leur Sorcière tout en restant difficilement détectables. On retrouve peu de traces des familiers lors des procès de Salem, bien qu'un homme ait été accusé de pratiquer la sorcellerie avec son chien : celui-ci a été jugé coupable et pendu... 

Les plus connus des familiers, rendus célèbres par l'imagerie populaire, sont bien entendu les animaux qui accompagnent les sorcières : le chat notamment (noir, la plupart du temps !), symbolisant à la fois le lynx sacré de la Déesse Nordique Freyja, le Chat Sith ou le Chat de Féerie de la tradition Celtique, mais aussi la chouette, le corbeau, le serpent... Cette vision serait cependant bien trop réductrice puisque certains familiers, bien loins de nos compagnons à quatre pattes, sont également réputés pour inspirer les érudits, les artistes et les écrivains, à l'instar d'un esprit tutélaire ou d'une Muse. Citons par exemple le plus connu de ces génies familiers : le ðaïmon (δαίμων) de Socrate qu'il considérait comme sa divinité intérieure, son jugement, sa raison, qu'il voyait non seulement comme un don mais comme une émanation et une portion de la divinité. Socrate le prenait pour un guide réel, distinct de son imagination et organe d'une divinité tutélaire. De même, l'auteur Phillip Pullman offre un point de vue intéressant sur la notion de familier dans sa "Dark Material trilogy", dans laquelle chaque humain possède un "daemon" dans un forme animale, dont on peut trouver de nombreux parallèles dans diverses interprétations culturelles de l'âme.

Les animaux familiers

De tels animaux ont des capacités et des facultés souvent bien plus développées que d’autres animaux et sont considérés comme des partenaires dans la pratique magique. Leur rôle est de vous accompagner dans votre cheminement ésotérique (pratique et spirituel), à l'intérieur du cercle, etc. Là, ils peuvent vous aider en emmagasinant les énergies contenues dans les ingrédients ou outils que vous employez pour un rituel et vous les restituer, vous soutenir moralement ou agir tout simplement comme un gardien. Ils peuvent également endosser le rôle de guide lors de séances de méditation ou de visualisation. Certains, par exemple, ressentent la présence d’esprits ou les énergies négatives, et peuvent donc prévenir leur maître d’une éventuelle approche, menace ou simple présence. C'est notamment le cas des chats et de certains chiens, dont les sens sont bien plus développés que ceux des humains pour ressentir l'invisible et les vibrations subtiles. D’autres apportent leur énergie en soutien lorsqu’ils occupent le cercle magique au cours d’un rituel, ou sont de bons conseils au cours d’une recherche théorique. Ils peuvent par exemple avoir une réaction particulière à l’évocation de certains livres, sites, etc… 

Il s'agit le plus généralement d'un animal de compagnie avec lequel vous avez une affinité particulière, mais ce n'est pas toujours le cas puisque le contraire n'est pas vrai : tout animal de compagnie n'est pas forcément un familier, et ce n'est pas la sorcière qui fait le familier ! Le lien, en plus de l’amour, qui unit un familier à sa sorcière est très puissant, c’est une connexion emplie de spiritualité, de réconfort et de confiance. Apprenez à décrypter les attitudes de votre compagnon et vous comprendrez rapidement quels sont les messages qu'il cherche à vous transmettre. Il peut ainsi devenir une précieuse aide et un partenaire magique au quotidien. N'oubliez simplement pas qu'il n'est pas à votre service mais qu'il est l'égal de vous même.

Certaines traditions pensent également que l'animal familier est en fait habité par une entité ou un esprit spécifique. L'animal devient alors un hôte et agit en son nom.

Mon animal est-il un familier ? Il n’est pas toujours aisé de deviner si votre compagnon s’avère être un familier ou non. Il arrive qu’il ne montre aucun signe particulier en dehors de vos actions magiques. Pour vous mettre sur la piste, observez les réactions de votre ou de vos animal(aux). Lorsque vous exécuterez un rituel, faites le en présence de votre animal dans la pièce, et observez son comportement face au cercle, sans pour autant attirer son attention : laissez-le agir librement. Reste-t-il totalement indifférent ? Est-il méfiant ? Ose-t-il y entrer ou au contraire tourne-t-il autour sans jamais y pénétrer ? Il peut en être de même pour la divination, le oui-ja, bon nombre d’autres pratiques ou tout simplement des séances de rédaction de votre Livre des Ombres ou d'expériences vécues. Les réactions qu'il aura face à ces diverses activités peuvent être un bon indicateur pour savoir si votre compagnon est potentiellement un familier.

Il existe deux écoles quant à la recherche d'un familier : 

  • Certains pratiquants n'hésitent pas à lancer des appels psychiques dans le but de découvrir leur animal familier. De tels rituels favorisent la rencontre avec l'un ou l'autre animal. Attention cependant à ne pas voir de l'occulte là où il n'y en a pas : si un animal apparaît soudainement dans votre vie, réfléchissez en premier lieu aux causes "normales" : Vous pouvez avoir appelé un animal psychiquement, mais si un chat s'invite chez vous alors que vous laissez une gamelle de nourriture depuis plusieurs semaines sur le rebord de votre fenêtre, son arrivée n'est pas vraiment étonnante ! Pour appeler un animal familier à vous, vous pouvez par exemple le faire par le biais de la méditation : installez-vous dans un endroit tranquille dans lequel vous ne serez pas dérangé le temps de la séance et laissez errer votre esprit. Pendant votre "voyage", vous croiserez sans doute de nombreuses pensées, personnes, objets. Concentrez-vous sur l'intention de rencontrer un compagnon  animal et attendez de voir si vous parvenez à entrer en contact avec l'un d'eux. Demandez-lui de vous accompagner dans votre cheminement, demandez-lui son aide et ses conseils. Puis laissez le temps faire...

  • D'autres en revanche pensent que les choses ne doivent pas être forcées et que les animaux familiers doivent se porter volontaires pour cheminer avec une sorcière ou un pratiquant. Viendra peut-être un jour où un animal familier croisera votre route pour une durée plus ou moins longue s'il estime avoir quelque chose à vous apporter. 

Un familier n'est pas obligé de rester à vos côtés toute sa vie durant. Il arrive que du jour au lendemain votre animal disparaisse : sans doute a-t-il accompli sa mission à vos côtés, tout simplement.


Le miens s'apellais fey, je l'est trouver dans mon jardin, il y a quelques années c'est lui qui m'a trouver en faite c'est ce qui fesait de lui un familier. Il voulais plus me quittée, il revenais tout les jours jusqu'à ce que je l'adopte. Il se couchais sur ma chaise je partais une semaine il restais sur ma chaise il m'attendais.


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Se lier à son animal familier

Une fois votre familier trouvé, vous pouvez avoir envie de renforcer le lien qui vous unit. Un rite de dédication lui étant destiné est par exemple une bonne chose non seulement pour asseoir les bases de votre partenariat mais aussi pour faciliter votre communication. Une offrande peut également marquer le début de cette union : repas spécial, collier orné d'un symbole qui vous est cher et qui pourrait représenter votre partenariat (chat sur un pentacle, balai de sorcière, etc).

Dans le cas d'un rite destiné à votre animal familier, sachez que plusieurs divinités peuvent en favoriser la protection, notamment Aphrodite, Artémis, Baya Yaga, Faunus, Hathor, Lilith et St-Antoine. 

Le saviez-vous ?

  • La pupille du chat est supposée se contracter et se dilater en fonction des cycles lunaires et ses étranges va et vient nocturnes sont particulièrement significatifs.

  • Le lièvre est un autre célèbre familier des sorcières et est l'un des aspects préférés pour le « shape-shifting » (5) dans la sorcellerie rurale anglaise. Ses associations à la lune et à la fertilité sont bien connues. Dans le Lancashire, le rebouteux portait toujours une patte de lièvre dans son chapeau comme signe de sa fonction. 

  • En Allemagne, on dit que l’âme des sorcières quitte leur corps par la bouche sous la forme d’une petite souris rouge.

Autres esprits familiers

  • Aux Antilles, le concept d'esprit familier est relativement courant et connu de nombreuses familles. Lorsqu'une personne pratique le kimboi(ou quimbois) (6), avant de mourir, elle doit transmettre cet esprit à un membre de la famille. Les églises issues de la Réforme invitent leurs fidèles à être libérés des esprits familiers.

  • Dans certaines traditions, notamment anglaises ou écossaises, le Cornu était parfois considéré comme un esprit familier. Appelé Gruagachdans les Highlands en Ecosse, Boggart dans le Lancashire, ou encore Brownie d’Angleterre, il symbolise le dieu des Sorcières et l'usage était de faire des offrandes régulières en échange de son aide pour accroître la fertilité et les richesses naturelles. Dans les anciennes images gauloises, le Cornu, Cernunnos, est montré tenant des serpents à tête-de-bélier et est entouré par un cerf et un taureau, symbolisants sa maîtrise des troupeaux à cornes et de chèvres. Ainsi, il apparaît clairement pourquoi les sorcières, à travers toute l’Angleterre et l’Europe, racontaient comment le Vieux Cornu, le Diable, leur donnait des animaux familiers au cours de leur initiations, ceci afin de les aider dans leurs sorcelleries. L’esprit familier, également appelé le puckerel, imp (ndlt : un petit démon ; en France, on parle de Démon Familier) et nigget, peut être vu comme un aspect de « l’âme-animal » ou « animal-fetch » (ndlt : familier… Mais littéralement l’animal qui cherche), que le Maître Cornu dévoile chez son initié. 

  • La sorcière d’Orkney, Bessie Dunlop était aidée par l’esprit d’un certain Thomas Reid qui avait combattu et qui était mort à la bataille de Pinkie et qui résidait alors parmi les gens du Sidhe, dans le monde de Féerie.

  • Dans certains pays scandinaves, les familiers étaient associés avec les esprits de la terre t de la nature. Ainsi, on croyait que les fées, les nains ou autres êtres élémentaux habitaient le corps physique des animaux.

  • Dans les pratiques chamaniques, l'animal familier n'est pas réellement un être physique mais la forme-pensée d'une entité spirituelle qu'il est possible de rencontrer lors d'un voyage chamanique (astral). Ces totems sont des gardiens qui protègent leurs "maîtres" des attaques psychiques d'autres chamanes.

  • En plus des familiers, certaines sorcières pratique un travail magique avec ce que l'on nomme un animal de pouvoir ou un animal esprit. Un animal de pouvoir est un gardien spirituel auquel il est possible de se connecter. Cela n'est pas sans rappeler les pratiques chamaniques évoquées juste au-dessus.

Méditation pour contacter votre animal spirituel (esprit familier)

Vous aurez peut-être besoin de plusieurs essais pour contacter votre esprit animal, mais n'oubliez pas qu'à chaque fois que vous essaierez, vous serez toujours un peu plus proche de lui. Si possible, sortez faire cette méditation à l'extérieur, à la campagne ou au moins dans un grand parc. Bien que votre guide puisse vous retrouver n'importe où, la tâche lui sera plus aisée si vous êtes en pleine nature. Portez des vêtements confortables. La surface sur laquelle vous vous assiérez reste à votre convenance mais préparez-vous à rester assis aussi longtemps que nécessaire... Cela peut durer un moment ! Enfin, évitez de diffuser de la musique, susceptible de vous distraire. Vous pouvez, en revanche, faire brûler de l'encens, par exemple un mélange spécialement sélectionné pour l'occasion.

Commencez par détendre entièrement votre corps : partez des orteils, relaxez vos pieds, vos jambes. Prenez conscience de chaque partie de votre corps et détendez-la, pour finir par la tête. Détendez vos muscles en vous focalisant particulièrement sur la nuque et les épaules qui sont généralement deux zones particulièrement tendues. Prenez le temps qu'il faudra pour être complètement détendu. Un exercice d'ancrage peut aussi être un bon démarrage avant cette méditation/visualisation. Débarrassez-vous de vos pensées négatives et de vos soucis, de l'image des gens qui vous empêchent d'être heureux et libres, en visualisant par exemple une rivière près de vous dans laquelle vous jetterez symboliquement la matérialisation de vos problèmes.

Observez autour de vous avec vos yeux, écoutez avec vos oreilles, sentez avec votre nez et ressentez avec votre peau jusqu'à ce que vous soyez en harmonie avec l'environnement qui vous entoure. Pensez au cycle des saisons, à son rythme régulier qui se joue d'année en année, de siècle en siècle. Fermez les yeux. Vous continuerez à sentir et entendre, mais votre esprit se substituera à votre vision sans les distractions du monde extérieur. Visualisez un lieu de votre choix (ou laissez-vous guider). Il peut s'agir d'une forêt, d'un désert, d'une prairie, du sommet d'une montagne, peu importe. D'ailleurs, vous serez peut-être surpris du lieu qui apparaîtra à votre esprit ! Acceptez ce lieu et promenez-vous y. Vous y croiserez peut-être des animaux. A moins d'avoir une grande expérience dans le domaine de la méditation, votre esprit va forcément errer et de nombreuses créatures vont vous apparaître. La première que vous verrez ne sera pas nécessairement votre familier. Tentez de communiquer avec celles qui s'approchent de vous et qui semblent manifester de l'intérêt envers vous et essayez de ressentir quel message elle souhaite vous transmettre.

Votre véritable guide a quelque chose de bien plus important à vous dire que de simples flatteries ou reproches. Les esprits guides ont tous une vie propre, mais ils peuvent vous montrer de quelle manière interagir l'un avec l'autre. Lorsque vous en aurez terminé, remerciez les esprits que vous aurez rencontré et réintégrez votre corps physique. Ouvrez lentement les yeux, prenez conscience de l'environnement dans lequel vous vous trouvez et bougez lentement. Ne vous levez pas trop vite, laissez-vous le temps de reprendre conscience tranquillement.

Ne vous découragez surtout pas si vous sentez que vous n'avez pas réussi à contacter votre vrai animal guide la première fois mais pensez à tout ce que cette expérience vous a appris. Peut-être serez-vous plus confortablement installé dans un autre environnement ? Un autre jour ? Retentez l'expérience un autre jour et vous serez peut être surpris de la réussite de cette nouvelle tentative.

Une fois que votre guide sera venu à vous, vous le verrez maintes et maintes fois. Cela peut être dans vos rêves, dans le regard d'un étranger, lors d'une méditation... N'hésitez pas à demander son aide ou ses conseils lorsque vous sentez que vous vous trouvez dans une impasse, ou que vous avez besoin de soutien. Il saura vous éclairer la voie.

1.  Source : A.J. GREIMAS, Dictionnaire de l'Ancien français aux éditions Larousse et Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert. 2. Source : The Times, "Superstition in Essex: A Witch and Her Niggets", Folklore, vol. 27, 1916, p. 3 3. Anthropologue et égyptologue britannique qui avait la réputation d'être une érudite en sorcellerie. Ses idées sont reconnues pour avoir sensiblement influencé l'apparition des religions néopaganistes de la Wicca et du reconstructionisme. Cependant, la réputation d'érudite dans le domaine de la sorcellerie de Margaret Murray a été critiquée par la plupart des historiens en raison de sa tendance prononcée à manipuler ou à interpréter subjectivement l'évidence, pour se conformer à la théorie. 4. Texte complet disponible ici. 5. Shapeshifting : pratique qui consiste à se transformer, à changer de forme en prenant, par exemple, la forme d'un animal. 6. Equivalent, pour les Antilles françaises du Vaudou haïtien, de la Santeria cubaine et du Candomblé brésilien.


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